top of page

Traversée de la Manche

Carnet d'expédition

 

"Le 25 août 1875, Matthew Webb atteint les côtes françaises au terme de plus de 21 heures d’efforts. Parti de Douvres, il est le pionnier de ces nageurs au long cours à avoir rejoint le continent. Depuis, sur plus de treize mille tentatives, quelques 1 500 nageurs ont réalisé l’exploit.

 

La Britannique Alison Streeter, surnommée la « Reine de la Manche », a même accompli 43 traversées, un record absolu tous sexes confondus qui lui a valu d’être anoblie. Et si les sujets de Sa Majesté représentent environ la moitié des arrivants, l’épreuve est internationalisée depuis les années 50. Plusieurs dizaines de nationalités figurent sur la liste des arrivants, qui peuvent être originaires d’Egypte, du Brésil, des Etats-Unis, d’Inde, du Mexique, de République tchèque ou encore d’Australie…

 

Depuis 2012, le record de rapidité appartient à l’Australien Trent Grimsey.

Son temps : 6 h 55 minutes.

 

Deux associations britanniques, la Channel Swimming Association (CSA) et la Channel Swimming and Piloting Federation (CSPF) sont chargées de fournir des bateaux accompagnateurs pour suivre les candidats et d’homologuer les performances.

La traversée ne peut s’effectuer que dans le sens Angleterre-France, les autorités françaises ayant interdit depuis plusieurs années les départs depuis leurs terres (les allers-retours, très rares, sont toutefois autorisés).

Et il faut savoir se montrer patient : avec seulement une douzaine de bateaux disponibles et une saison concentrée de fin juin à début octobre, période de l’année durant laquelle l’eau est moins froide, les places se font rares.

 

Aujourd’hui, il faut compter deux ans pour réserver sa traversée. Mais aucun candidat n’est certain de pouvoir se jeter à l’eau le jour convenu : les données météorologiques, notamment la force du vent, peuvent retarder les départs. Ce rêve peut pourtant aisément ressembler à un cauchemar : nager plus de 33 kilomètres, la distance à vol d’oiseau séparant Douvres et Calais, sachant que les courants peuvent faire doubler la distance. Soit, en moyenne, une quinzaine d’heures d’efforts, de 20 000 à 30 000 rotations des bras. Le tout dans une eau oscillant entre 12 et 15 degrés, avec pour seule tenue autorisée une paire de lunettes, un maillot et un bonnet de bain, accompagné d’un seul bateau auquel il n’est pas possible de s’accrocher sous peine de disqualification.

 

Pas étonnant que cette épreuve emblématique fût baptisée « l’Everest de la natation »."

 

bottom of page